Guy GUÉRAUD

A "tonton" Guy
Notre père disait qu’ils se sont connus « dans le ventre de leurs mères », près de Bussière Boffy !
De tout temps nous avons côtoyé Guy, même à Paris. Puis arrivés l’un et l’autre à la retraite, ils n’ont pu résister à l’appel du « pays », celui de leur langue – patois – celui de la nature, de la campagne rustique, rude, pauvre… ce pays qui a façonné la force de Guy, sa connaissance et l’amour du gibier, lui, le chasseur passionné, le « vrai », celui qui connaît tout du gibier et qui l’a aimé jusqu’à avoir tenu un élevage de faisans en Normandie !
Guy, un autre chêne limousin de la trempe des centenaires, déraciné… il restera une force de la nature, infatigable fait de granit, solide comme un roc, comme les rochers du village de Roche qu’il a bien connu.
Guy, c’est aussi les souvenirs de la préparation méticuleuse, jusqu’à l’anxiété, de son matériel de chasse, et les souvenirs de retours de chasse entre amis, fourbus, le dimanche, dans la Beauce, avec un palmarès prestigieux mais toujours respectueux. Le suivre à la chasse était « sportif » … même son chien – je me souviens notamment de Kira, sa chienne setter anglais – avait du mal à le suivre !
Le « vieux fusil » a donc grillé sa dernière cartouche. Il a passé l’arme à gauche. Bon chasseur, il a réussi à tuer le temps en sombrant dans l’oubli, sa mémoire s’étant envolée comme une compagnie de perdreaux. Il avait sûrement chassé de sa mémoire l’idée de vieillir… et tout le reste.
Il va pouvoir retrouver notre père et reparler de leurs parties de chasse, de leurs repas arrosés, de leur enfance limousine … mais nous aussi, on y pensera … et Bussière Boffy n’est pas loin de Nouic !... Et l’éternité les rapprochera encore plus.
Allez, Guy, « chabat d’entrar » (1) et assieds-toi à table, qu’on boive un verre ensemble et que tu nous fasses rire en racontant une bonne blague !


Affectueusement de la part de toute la famille Brunet (Paulette, Maryse, Laure et moi, Philippe)